Sujet: FROM HELL {ATLAS & ELIJAH Sam 12 Sep - 11:58
from hell
Atlas & Elijah
He looks like a choir boy possessed by Satan.
Un passe-drame, le temps mort, routes qu’il sillonne dans le silence. Un voyage, le dernier jusqu’au bout de la nuit. Ces espaces clos, vue sur la mer, les barrières d’autoroute. Les hautes falaises déchirées dans le clair-obscur. Il accélère dans les virages. Les genoux frôlent le bitume. Il a la rage au cœur ce garçon. Un trois tonnes déboule en face, il manque de déraper mais il maîtrise son véhicule, un as de la route. Il se plaît à sentir son rythme cardiaque exploser dans sa poitrine. Sentir quelque chose, se sentir vivant. Il n’a plus que cette douce euphorie, rien d’autre pour s’accrocher. Les raisons de vivre sont minimales. Il n’est pas fait pour ce monde-là, Elijah, trop désabusé, trop décalé. C’est un animal sauvage qui rêve de liberté mais qui ne voit que les barreaux de sa cage. A l’intérieur, cela ressemble à son habitat naturel, mais c’est un leurre. Courroucé, le fauve retourne à sa tanière, attendant impatiemment son heure.
Une pareille nuit, tout ça pour expulser le stress quotidien. Une bouffée d’air frais, une brèche dans la morne ritournelle des jours. Le lendemain, au commissariat, il apprend qu’on lui colle un coéquipier, un ancien, un vieux quoi. Grimace de notre homme. Pas besoin qu’on me ralentisse dans mes recherches, boss. Il sort en trombe, bouscule une secrétaire et son café puis un type à l’air bourru, aspect de cowboy citadin. « Dégagez de là. » grogne le féroce. Il n’a pas de temps à perdre et qu’ils aillent tous se faire foutre bordel. Il pourrait ne pas s’arrêter, il pourrait filer, faire ses affaires seul. Non, il s’arrête, il a quelques principes, c’est le genre de bon gars qui malgré son aspect bad boy aide les grands-mères à traverser les passages piétons. « Pardon. » La jeune femme ne s’éternise pas, embarrassée comme tout. Quant au mec, il le scrute, le jauge avec force mépris.
« Je vois que vous avez fait connaissance. Voici ton nouveau coéquipier, Elijah. » La voix du boss retentit dans son dos. Il lui ferait bouffer sa cravate si cela ne le radierait pas de suite de la police. On l’a monté en grade dernièrement, il n’a pas envie de tout faire foirer non plus. Il tend la main avec une petite hésitation, il a décidé d’être courtois après l’esclandre public. « Elijah Fitzgerald. J’espère que vous ne me ralentirez pas. » Comment ça il est sceptique quant aux capacités du bonhomme ? Tout ça ne lui dit rien qui vaille. Il a le droit de se méfier. Puis d’où il sort ce lascar ? D’un film de Clint Eastwood ? « Ce n’est pas tout, mais j’crois qu’on a du boulot. Un Jack l’éventreur court dans les rues. » Il allait falloir retourner sur les lieux et ensuite interroger d’éventuels témoins, les familles…
Seul point commun en définitive, ce sont tous les deux des combattants du crime, des pseudos héros, les défendeurs des droits de l’Homme et du citoyen. Le même camp.