Vous souhaitez réagir à ce message ? Créez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer.



 
AccueilAccueil  Dernières imagesDernières images  RechercherRechercher  S'enregistrerS'enregistrer  ConnexionConnexion  
n'hésitez plus, inscrivez vous !
vous retrouverez ici les familles importantes de Mt Juliet
n'oubliez pas de faire un tour sur nos scénarios ici
-29%
Le deal à ne pas rater :
PC portable – MEDION 15,6″ FHD Intel i7 – 16 Go / 512Go (CDAV : ...
499.99 € 699.99 €
Voir le deal

Partagez
 

 my ghost (anaïs)

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas 
AuteurMessage
Cliff Sawyer

Cliff Sawyer

Messages : 25
Date d'inscription : 17/08/2015
Housing : avec Anaïs.

Carnet de bord
RELATIONS.:
Disponibilité: (mon lit est disponible.)

my ghost (anaïs) Empty
MessageSujet: my ghost (anaïs)   my ghost (anaïs) EmptyMar 25 Aoû - 1:39


-{ ANAÏS }-

Un jour ils ont trouvé sa mère, dans la cale d’un bateau de pèche à la fin du printemps, des larves au coin des paupières. Un cadavre quoi. Morte d’une overdose. Ferme les yeux, Cliff. Il voit la mer en bleu, le ciel en bleu, le sable en vert se refléter à travers de vieilles lunettes, celles de son père et, son sourire frôle les verres. Son île. Un instant il quitte Mt. Juliet, un instant il revient à elle. A ouvrir les yeux c’est une pluie finie qui assombrit les pavés de la rue empêtrée de corps gesticulant à toute vitesse pour attraper le prochain taxi. Il ne reconnaît personne, il lève les yeux sur les jolies filles c’est tout. Ses doigts touchent au fond des poches de son jean, ses ongles agrippent les coutures, entraînés par le manque d’oxygène qui le prend aux poumons et, très vite, cet élan de sincérité: il va mal. Presque comique, ça vous tombe contre le visage, en pluie éparse, comme ça de nulle-part. Il a fait un constat. Comme tous les humains, il mourrait. Dans son rôle de héros dramatique, il aurait pu hausser les épaules ou regarder de l’autre côté de la grande avenue, au carrefour, en espérant qu’un ange lui tombe dans les bras, un ange, de préférence bien foutu. - Ce n’est pas très utile, en ce moment, il se tape Hannah Bowman, la fille d’un fonctionnaire émérite. Elle se couvre les mains de bagues et souvent, griffe sa figure avec ses trois carats à l’index.
Depuis on lui demande s’il a un chat et tristement, il a l’air de dire, “non, je n’ai pas de chat.”

Dans la vie de Cliff, il semblait y avoir trois extrêmes: son silence chronique, ses regards langoureux et Anaïs Cunningham. Elle l’avait sorti d’un bar plus qu’il n’avait mis de filles dans son lit, ce qui étrangement, dans son incapacité à la survie en société, la rapprochait du rang d’amie. Mais Anaïs Cunningham n’était pas une femme, non. Les femmes, Cliff couchait avec.
Il s’était perdu, au bas de l’immeuble de Hannah Bowman, pour la faire descendre (en robe de chambre) et lui annoncer que c’était fini. Elle l’avait giflé. Une bonne chose de faite, couplée avec; acheter deux ananas et une bouteille de lait. Après son passage à la supérette, on en venait à se demander si ce garçon, vingt ans à tout casser avec sa démarche nonchalante, occupé à se trimballer dans les rues à sept heures du soir venait réellement d’apprendre qu’il était atteint d’une maladie génétique rare. Celle de sa mère, le cadavre.

Il avait enterré beaucoup de choses, surtout dans sa tête, et plus tôt, à l’âge de neuf ans, sa mère. Les femmes fanaient comme des fleurs, les hommes pourrissaient. A neuf ans, on a une vision poétique de tout ça. S’il ne se jeta pas devant un camion ce soir-là, en revanche, en montant les marches dans un des complexes du quartier résidentiel de Hove Path, Cliff se posa deux questions, et celles-ci motivèrent son imagination jusqu’à ce qu’il pénètre dans son appartement.

De l’entrée, il entendit deux voix. Il retira ses chaussures, d’un mouvement adroit des deux pieds et les poussa contre le mur. Derrière ces deux voix, il reconnaissait le son acide de la télévision, et les rires d’une sitcom à dix saisons. Cliff s’approcha, et des baisers éclataient contre une nuque. Disons qu’il avait l’oreille fine, pour ça.

Dans quel cercueil vont-ils me foutre?

Il se glissa dans la cuisine, sortit une bière du frigo, y déposa un billet de un dollar et quitta la pièce, s’appuyant contre l’encadrement de la porte, à voir deux têtes dépasser du canapé.
Anaïs aussi, ramenait des corps dans son lit, mais pour leur faire l’amour, eux n’étaient pas malades. (Ce n’était pas de l’auto-apitoiement, juste Cliff, étant Cliff.)

Est-ce-que je le dis à Anaïs?
Revenir en haut Aller en bas
Anaïs Cunningham

Anaïs Cunningham

Messages : 5
Date d'inscription : 24/08/2015

my ghost (anaïs) Empty
MessageSujet: Re: my ghost (anaïs)   my ghost (anaïs) EmptySam 29 Aoû - 20:44

Il y a le bruit des gouttes qui viennent agresser les carreaux fragiles, ça résonne dans tout l'appartement comme des graviers volants, s'écrasant contre les murs en papier. Elle se souvient des orages sur l'île, ils étaient monstrueux, s'abattaient violemment sur le toit et pourtant elle trouvait ça reposant, la mer qui s'agitait comme dans une bouteille qu'on secoue, les plages vides et les palmiers dansants. Maintenant  et avec le peu de vent qu'il y a, elle a peur de voir leur quatre-pièces s'envoler avec les sachets de fast food vides qu'on avait jeté sur les trottoirs des grandes rues. On entend la ville respirer, les mouvements précipités des voitures, les klaxons, le bourdonnement des voix sous l'averse. Ça fait trois ans qu'elle a quitté son quartier tranquille pour le deuxième étage d'un petit immeuble qu'ils partagent avec Mme Morrison, le cliché de la vieille femme mal entendante qui cuisine pour dix alors qu'elle partage son appartement avec trois chats seulement ; elle vient souvent toquer à leur porte, à la main quelques tupperwares qu'elle a rempli de lasagnes végétariennes et empilés dans un sachet plastique. Elle dit toujours que les jeunes gens comme eux doivent "grandir et prendre des forces", et à chaque fois Anaïs essaie de lui expliquer qu'elle ne grandirait plus, et que Cliff garderait à jamais sa frêle silhouette. Mais Mme Morrison, elle a perdu son mari et ses gosses l'ont oubliée, ça a l'air de lui faire plaisir alors ils acceptent à chaque fois.

Elle était rentrée tôt, aujourd'hui. Non pas qu'elle avait prévu de voir Josh planté devant sa porte, le regard baissé sur l'écran de son téléphone qu'il tapotait frénétiquement tandis que le sien vibrait au fond de la poche de son sweatshirt trop grand ; non si elle s'était attendue à le voir elle n'aurait pas choisi ledit sweatshirt, une antiquité aux couleurs délavées qu'elle avait volé à son frère cinq ans auparavant. Enfin, il avait fini par lever la tête et elle l'avait fait entrer. Josh, c'est un peu le stéréotype de l'ancien membre de l'équipe de football du lycée qui comptait se lancer dans une carrière de sportif professionnel, mais qu'on retrouve quelques années plus tard, les muscles en moins et la tenue rouge en plus derrière sa porte alors qu'on a commandé une pizza. C'est comme ça qu'elle l'a rencontré, un samedi soir où Mme Morrison ne semblait pas d'humeur à partager sa quiche lorraine, elle avait commandé une pizza aux anchois et une heure plus tard il était là à lui demander sept dollars pour une pizza sans les anchois.  

Depuis elle a décidé de ne plus commander là bas, mais lui il est gentil alors elle s'est dit pourquoi pas. Même si à côté de ses 1m85, Anaïs fait encore plus petite qu'elle ne l'est déjà.

Il pleut toujours. Le bruit des gouttes contre les vitres du salon est couvert par les voix exagérées de la série qu'elle a mise par défaut, à cette heure il n'y a pas grand chose d'intéressant. Alors on s'occupe comme on peut, après tout il n'est pas venu pour écouter Anaïs se plaindre de son prof de droit. Il l'a éventuellement interrompue en pleine phrase pour l'embrasser et elle s'est dit qu'elle aurait vraiment dû prendre un peu plus de temps pour se préparer ce matin, au lieu de prendre les premières affaires qui lui sont tombées sous la main. Enfin, c'est trop tard maintenant, et puis de toute façon elle se fiche de ce qu'il va dire quand il verra l'inscription 'always horny 4 that d***' sur la culotte qu'on avait cru bon de lui offrir pour son vingtième anniversaire. Et maintenant qu'elle passe sa main dans ses mèches courtes et qu'il dépose baiser après baiser le long de son cou, elle voit quelque chose bouger à sa gauche. Cliff ! Anaïs ne remarque pas l'absence de la bouche de son petit ami contre sa peau ni le soupir qu'il ne prend pas la peine de cacher — elle remarque les doigts légèrement crispés contre la bouteille de bière, le regard un peu triste mais surtout lassé signé Cliff Sawyer qui se pose sur elle, sur Josh, sur elle. Alors ?

Elle sait qu'il n'aime pas les médecins, Cliff.
Revenir en haut Aller en bas
Cliff Sawyer

Cliff Sawyer

Messages : 25
Date d'inscription : 17/08/2015
Housing : avec Anaïs.

Carnet de bord
RELATIONS.:
Disponibilité: (mon lit est disponible.)

my ghost (anaïs) Empty
MessageSujet: Re: my ghost (anaïs)   my ghost (anaïs) EmptyLun 31 Aoû - 22:10

A-t-il souri un jour. Il a l’air du gosse élevé aux films d’horreur par un oncle fêtard, vous voyez. Ou alors celui qu’est moins sorti que sa sœur, qu’a ce teint pâle qu’on détaille grain sur grain de beauté, des doigts d’artiste habitués à frotter les cordes d’une guitare. Mais la bière c’est mieux, la bière, ça réchauffe la gorge, il aime ça. Il aime mieux ça que sourire. Cliff Sawyer foutait toujours tout en l’air. Il suffisait de le regarder une seconde, le voir se traîner juste au dessus des deux énergumènes affalées dans le canapé. Pas mal.

C’était allé pas mal. Il pouvait dire pas mal. Il avait commencé par se réveiller un bras sur la figure, il l’avait dégagé, parce que son téléphone sonnait, ou plutôt vibrait contre la lampe de chevet, c’était un rappel de rendez-vous. L’avantage de ne plus être sur une île c’est que vous aviez du réseau, l’inconvénient c’est que vous n’aviez pas d’excuse pour échapper à vos horaires fixes, surtout pas à votre médecin. Cliff Sawyer n’était pas quelqu’un de fixe. Il ne gardait pas une copine plus de cinq semaines, il ne buvait pas un ou deux verres mais quatre, pour revenir bourré et il changeait de boulot approximativement dès qu’il se fatiguait du précédent.

Cliff n’avait pas grandi. Il gardait cette mine désinvolte posée sur les dents étirées d’Anaïs, trouvait de belles tâches rouges allumées contre sa nuque, ne disait rien, sinon allait embrasser le goulot de sa bouteille. Elle perdrait vite son enthousiasme, il avait compris, il n’était pas né bon menteur, après tout. (Il regrettait qu’elle le connaisse si bien.) Josh t’as ramené de la pizza?

En fait, il aimait agacer les fauves, il préférait les lasagnes bio de la voisine, mais il ne se refusait pas, un petit regard en coin, pour le copain de la jeune femme. Ananas t’as enregistré l’épisode qu’on avait raté hier? Un fantôme se plaisait à inventer des fantômes, son fantôme du soir, c’était Josh, le livreur de pizzas.

Josh sentait fort le sexe.

Dans quel cercueil finirait-il?
Revenir en haut Aller en bas
Contenu sponsorisé




my ghost (anaïs) Empty
MessageSujet: Re: my ghost (anaïs)   my ghost (anaïs) Empty

Revenir en haut Aller en bas
 
my ghost (anaïs)
Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Revenir en haut 
Page 1 sur 1
 Sujets similaires
-
» boy you gotta love the pineapple • anaïs

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
 :: - MT. JULIET (TN) :: LEEDS VILLAGE :: HOVE PATH-