let's try (alistair)

Let's try

Alistair & Fletcher

Fletcher est sorti. Toute la nuit. Il était dehors au temps où le crépuscule prend place. Sauf que lui, il ne s'est pas levé aux aurores, il s'y est couché. Fletcher est rentré en tenant du mieux que possible sur les deux grands poteaux qui lui servent de jambes. Heureusement qu'il a fait d'assez grands pas pour atteindre la porte d'entrée sans trébucher sur le tuyau d'arrosage qu'il a oublié de ranger. Il est comme ça Fletcher, il ne fait jamais les choses à la bonne heure. La clé ? Il l'a insérée dans la serrure avec une peine inimaginable. Les effets de l'alcool. Incapable de se tenir convenablement. Faut dire qu'avec tous les verres qui lui sont passés sous le nez, c'était pas gagné. Fletcher, il est rentré complètement torché. Arraché, déchiré, tous les mots que vous voulez. Il s'est posé sur son lit puis s'est endormi.

Le téléphone sonne. Fletcher est encore en train de dormir. Mais la sonnerie, ça, ça le réveille. Il a un sommeil de plomb mais son portable, il l'entend toujours. Il ouvre les yeux, paniqué, cherche l'engin. Le numéro qui s'affiche est celui d'Alistair. Fletcher décroche. « Allo, fait-il mollement. » La voix qui résonne dans le combiné, c'est celle d'Alistair. Son Alistair. Il lui demande où il est. Fletcher est perdu pendant quelques instants avant qu'il ne se souvienne de leur rendez-vous. Les costumes putain de merde. Alistair et lui doivent en essayer, quoique lui, aujourd'hui, il doit simplement regarder. Putain. Il se lève, passe devant le miroir. Il a une tête horrible. Soirée arrosée. Alistair lui demande quand il arrive. Fletcher lui dit qu'il sera là dans trente minutes. C'est qu'on appelle l'optimisme. Sauf qu'il ajoute ou presque à la fin de la phrase. Il n'est pas magicien. Fletcher file sous la douche, il remplace l'odeur d'alcool par du axe. Parfait. Il boit un petit café, se brosse les dents, s'habille. Un mec normal. Il aurait pu sortir comme ça mais non. Il lui faut ses lunettes de soleil. Il ne va rien voir. Et il doit minimiser les dégâts.

C'est tel un men in black qu'il rejoint Alistair ou du moins, qu'il a l'intention de le faire. Il quitte son petit chez lui, passe devant chez Scotty, traverse les rues, passe devant des maisons qu'il ne pourra jamais s'offrir. Il marche comme un petit poney sauf que lui, il se fait discret. Mais bon, il est trop grand pour l'être. Fletch, c'est la girafe du coin. Heureusement qu'il y a Finn. Il se sentirait bien seul au club gigantesque si son jumeau n'était pas là. Fletcher trottine, il y a possibilité qu'il soit à l'heure. Magique, le miracle. Sauf que les aiguilles tournent bien trop vite. Il court un peu pour arriver le plus rapidement possible. Lorsqu'il aperçoit la porte du tailleur, il est soulagé. La course, c'est pas sa came. Il préfère geeker ou faire des cochonneries dans un bon lit. Ça c'est sportif et cool. Peu de gens aiment vraiment courir. Tu fais un pourcentage, ça vole pas haut.

Il rentre dans la boutique sans retirer ses lunettes de soleil. C'est ridicule. Il se dit tant pris. « Désolé pour le retard. J'ai eu un contretemps. Alors qu'est-ce que vous avez déjà sélectionné ? Demande t-il au tailleur et à Alistair. » « Nous faisons des essais de couleur pour que tout colle avec la robe de la mariée. » « Elle a déjà sa robe ? Elle ne perd pas de temps, dit Fletcher en riant sarcastiquement. » En vrai, il est amer. Parce que lui, il commence à ressentir des choses qu'il ne sait pas comment gérer. C'est réellement perturbant et l'essayage va l'être encore plus. « C'est ton premier essayage ou c'est le tien ? Tu l'as volé à ton père ? » Fletcher rit, Alistair à moitié. Le costume, il est spécial. Il fait PDG, papa Argent, pas Alistair. « Alors, qu'est-ce que j'ai manqué ? » Avant de répondre, Alistair lance une remarque sur les lunettes. « Ah, les lunettes. Comment dire. J'ai abusé hier soir. Et j'ai une mine horrible. Mais bon, je peux te montrer mon visage d'alcolo à toi, non ? » Fletcher enlève ses lunettes pour laisser entrevoir une mine fatiguée. Ça contraste avec la tête reposée d'Alistair, tout pimpant. C'est drôle. « Je suis beau, non ? »