- the woman is wild.

bring back those nights when i held you beside me.

Tu apprécies le contact de l'eau contre ta peau. Les cheveux mouillés, plaqués contre ta nuque, tu nages. Ta peau est dorée par le soleil, tu sembles rayonnante malgré la pénombre du soir. Le repos, la lumière et l'effort physique te vont à merveille. Achevant ta longueur, tu ne fais pas attention aux alentours. Tu as l'habitude, de venir te baigner au lac, la nuit. Pour te détendre, pour te retrouver un peu seule. Pour te retrouver. Si bien, que tu ne prêtes ton intérêt qu'à la seule longueur que tu achèves. Tu profites de ces dernières heures de tranquillité, sachant que bientôt, ton congé sera terminé, et que tu retrouveras le Iced Coffee. Alors que ton visage émerge de l'eau, tu l'aperçois. Tu es surprise, confuse. Une foule de pensées te traversent la tête. Tu ne sais s'il s'agit simplement de quelqu'un passant par là, souhaitant profiter de la quiétude du lac dans ce hamac de fortune, ou si tu as face à toi un pervers. « Pourquoi m'observez-vous ? » Ta voix est sèche. Tu es impatiente, prête à ramasser tes vêtements pour prendre tes jambes à ton coup. Même si tu es vêtue de tes sous-vêtements, tu te sens vulnérable, dans cette eau, face à son regard. « Vous auriez pu vous noyer, en vous baignant seule. En pleine nuit, qui plus est. » Son ton est assuré. Son regard est pesant. Lourd. Alors, tu sors de l'eau. Tu meures de froid, c'est un fait. Tu t'apprêtes à ramasser ta veste, alors qu'il l'attrape. Vexée, tu n'en montres rien. Tu n'apprécies pas ses manières. Tu le trouves trop ... entreprenant. Trop sûr de lui. Presque prétentieux, hautain. « Essayez-vous donc de me faire croire que vous êtes un gentleman ? » demandes-tu, une pointe d'ironie dans ta voix. Tu sens ses mains posant le tissu sur tes épaules. Tu soulèves tes cheveux à temps pour qu'ils ne se retrouvent collés contre la veste. « Je n'oserais pas ! » Alors, tu te retournes. Pour la première fois, tu lui fais véritablement face. Et s'il y a une chose que tu constates, c'est qu'il est beau. Une mâchoire parfaitement dessinée. Des yeux clairs. Une peau dorée par le soleil. Si tu n'avais pas autant d'animosité à son égard, tu aurais admis qu'il était tout-à-fait à ton goût. « D'ailleurs, vous avez un nom, j'imagine ? » Tu enfiles ton short, ne le quittant pas des yeux. Un frisson te parcourt l'échine. Tu demeures dans le noir total. Tu ne comprends pas pourquoi tu lui as demandé cela. Tu aurais dû partir. Mais, quelque chose te retient ici. Malgré toi, tu t'accroches à lui, plus que tu ne le voudrais. Tu ressens la nécessité de savoir, de comprendre. « Bobby. » Il te tend la main. Tu hais son regard. Tu as comme la sensation qu'il a déjà décidé que tu lui appartenais. Et tu ne le supportes guère. Tu es indépendante. Farouchement indépendante. Jamais, tu ne te laisses autant influencer. « Meggie, » te présentes-tu, serrant finalement sa main. Alors, tu vois un sourire se dessiner sur son visage. Tu finis par te laisser aller, et à sourire également. Pas trop non plus. Tu ne voudrais pas qu'il pense que tu es à lui. « Non. Meggie, ce n'est pas assez chic pour vous. Je vous appellerai Megan, désormais. » Tu croises les bras sur ta poitrine. La mine contrariée. Tu secoues la tête. « J'ai horreur que l'on m'appelle Megan. » Souvent, on t'a appelée Megan, supposant que Meggie est un surnom affectueux, utilisé par tes intimes. C'est un tort, car c'est bien Meggie, que tes parents t'ont nommée. Tu ramasses ton sac, prête à partir. Il est temps que tu rentres chez toi. « Alors à la prochaine, Megan. » Tu distingues un sourire sur son visage, avant de t'éloigner de lui. Tu en as l'infime conviction, ce n'est pas la dernière fois que vous vous verrez. S'il te tape sur les nerfs, il t'intrigue. Tu as le sentiment qu'avec cet homme dont tu ne sais rien, tu repousses tes limites. Il te pousse dans tes retranchements.